Biasses
Les 25 patrimoines à découvrir
- Cols et Sommets
Paysage
Balise n° 1
Depuis ce point d’observation, c’est essentiellement la partie la plus haute de la vallée Française que l’on peut découvrir. On remarque notamment, au fond de la vallée, le temple de Molezon et la tour de Biasses. Vers l’ouest, l’horizon est borné par un plateau calcaire : la can de l’Hospitalet. Ce petit causse marque l’une des avancées des mers du secondaire qui ont recouvert en grande partie le vieux massif schisteux des Cévennes. - Histoire et Culture
Vallée Française
Anciennement “Val Francesque”, cette vallée est au centre d’un système de trois vallées cévenoles parallèles (vallée Longue au nord-est et vallée Borgne au sud). Une légende raconte que sous le commandement de Roland, preux de Charlemagne, cette vallée aurait résisté à l’invasion sarrazine et serait restée franque. D’autres hypothèses évoquent une vallée exemptée du paiement de certains impôts (vallée “franche”). Il semble plus vraisemblable que la vallée Française soit une avancée franque en Septimanie wisigothique (Ve-VIe siècles), à la suite des divisions qui suivirent l’éclatement de l’empire romain sous la pression des peuples dits “barbares” (Wisigoths, Ostrogoths, Francs, Burgondes…).
- Histoire et Culture
Aperçu sur la tour du Canourgue
Balise n° 2
Les désordres architecturaux dus à l’usure du temps autant qu’aux prélèvements de pierres ont bien failli avoir raison de cet impressionnant monument qui se dresse depuis des siècles à l’extrémité d’un promontoire rocheux. Les efforts de sauvegarde entrepris dans les années soixante par quelques bénévoles amoureux des Cévennes avaient permis de prolonger la vie de la tour sans pour cela la sauver définitivement. Le Parc national des Cévennes l’a achetée en 1990, procédant à sa restauration complète l’année suivante. Les chênes verts qui se trouvent à proximité de ce point cachent en partie un ensemble de terrasses, traces d’une ancienne activité agricole. - Faune et Flore
Le chêne vert ou châtaignier
Dans la montée qui mène à la Tour du Canourgue, on remarque la nette dissymétrie des versants et sa répercussion sur la végétation et l'activité agricole. Sur le versant sud-ouest plus sec, rocheux et raide, le chêne vert domine. De l'autre côté de la vallée, une exposition nord-est plus fraîche et un profil de pente plus doux, s'accompagnant de sols plus profonds, favorisent le châtaignier.
- Histoire et Culture
Hameau du Plantier
Balise n° 3
Probablement aménagé, après l’abandon du site fortifié, au XVIe siècle, le hameau du Plantier correspondrait à une époque de forte expansion démographique et de développement majeur de la châtaigneraie. Le toponyme “Le Plantier” désigne un lieu défriché sur lequel on a effectué une plantation. Suivant les époques, la nature des essences varie : vigne, mûrier, châtaignier... - Histoire et Culture
Architecture du Plantier
Balise n° 3
L’encadrement des ouvertures des bâtiments, à la différence des murs et des couvertures en schiste, est en kersantite (ou “granite noir”) et en calcaire. Le premier pourrait provenir de filons proches de la rivière ou de Témélac, tandis que le second aurait pu être extrait près du Pompidou. Parmi les éléments architecturaux remarquables se trouve une belle aire à battre les céréales, faite de grandes dalles de schiste. Les pierres en saillie de son mur de soutènement sont percées pour recevoir les pieux de bois sur lesquels on tendait des sacs destinés à récupérer les grains projetés hors de l’aire pendant le battage. - Architecture et Village
Maîtriser l'eau
Balise n° 4
L’eau, sous forme de déluges torrentiels, peut causer des dégâts considérables lors des orages d’automne et de printemps. Afin de lutter contre ce risque permanent d’érosion, les Cévenols ont posé des pierres de chant sur le sol des principaux chemins (“calade”) et ils ont aménagé des drains périphériques aux lieux habités ou aux parcelles cultivées pour évacuer les eaux de ruissellement (les trincats souvent confondus aujourd’hui avec les chemins). On peut observer ces deux techniques ici. - Faune et Flore
Yeuseraie (elzière)
Balise n° 5
La présence actuelle d’un magnifique bois de chênes verts (elzière en occitan) ne doit pas faire penser qu’il en a toujours été ainsi. Les quelques souches de châtaignier encore visibles permettent d’affirmer que cette yeuseraie a succédé à un verger de châtaigniers. La châtaigneraie est un espace aménagé qui disparaît sous la pression des espèces colonisatrices quand l’entretien nécessaire ne lui est plus prodigué, surtout si le lieu ne lui est pas très favorable. - Histoire et Culture
Abandon du site
Le site est abandonné au XIVe siècle, période de troubles généralisés : guerre de Cent Ans, peste noire, famine, affaiblissement démographique, désertion des hameaux… Le paysage lui-même retranscrit ce reflux du peuplement de la campagne française : de larges étendues défrichées et cultivées sont abandonnées et reconquises par la forêt. Mais à la fin du XIVe siècle, un mouvement inverse s’amorce et se traduit en particulier par une recherche d’habitat plus confortable, d’accès plus facile, où le caractère défensif du site n’est plus un critère incontournable. C’est à cette époque que le château du Canourgue et celui de Calberte sont abandonnés. - Histoire et Culture
Revenus de la terre et redevances
Balise n° 8
Les seigneurs du Canourgue devaient vivre des revenus de leurs terres c’est à dire des redevances versées par les paysans qui cultivaient les terres du domaine. Ces redevances étaient surtout perçues en nature : châtaignes, seigle (cultivé sous les châtaigniers), fruits (noix, prunes...), en vin (peu) et produits de l’élevage (essentiellement du porc). Une fois l’an, à date fixe, ces paysans qui vivaient dans les différents mas de la vallée passaient ici pour apporter les redevances dues. Certains d’entre eux cultivaient les terrasses proches du château et habitaient (parmi d’autres corps de métiers) le village construit à ses pieds. - Architecture et Village
Défendre et affirmer son autorité
Balise n° 7
À cet endroit se trouvait un bâtiment carré qui commandait l’accès à la tour. Entre l’escalier et la porte d’entrée de la tour, des murs en chicane et un corridor étroit, entrecoupé de portes, renforçaient la défense du donjon. La capacité défensive ne doit pas être surestimée : une dizaine de personnes pouvait assurément prendre le site... Bien qu’il s’agisse d’un ouvrage de défense, il permettait surtout aux seigneurs d’imposer leur autorité de manière symbolique. Mais il s’agit aussi d’une “demeure” seigneuriale. Sans connaissance précise pour la tour du Canourgue, mais en comparaison avec d’autres sites semblables on estime que 20 à 30 personnes vivaient à l’intérieur. - Histoire et Culture
Hypothèse de la tour à signaux
La tour du Canourgue est présentée parfois comme une “tour à signaux” sur le modèle des tours situées près du littoral qui permettaient de surveiller l’éventuelle arrivée des “Barbaresques”. Cette sorte de « phare » permettait de communiquer par le moyen de feux. Un tel dispositif supposait une organisation commune et une solidarité entre les seigneuries. Ce n’est pas exactement le cas de figure le plus fréquent dans les Cévennes entre les XIe et XIVe siècles où alliances, contre-alliances et conflits se succèdent. Si on a pu utiliser la tour du Canourgue pour émettre des signaux, ce n’est manifestement pas sa fonction première et cela n’est pas encore attesté par les textes.
- Architecture et Village
Un four
Balise n° 9
Au débouché de l’escalier du côté de la vallée s’élevait un bâtiment partiellement en surplomb. Au sol, dans un emplacement taillé en creux, se trouve une meule de moulin (en grès) bloquée dans son socle par un assemblage de dallettes de schiste disposées de chant. Il s’agit probablement d’un ré-emploi comme sole de four mais les recherches n’ont pas permis d’y voir une destination très claire : four à pain ? four destiné à d’autres usages ? - Architecture et Village
Architecture de la tour
Balise n° 10
Sur la façade, outre des meurtrières et une fenêtre, s’ouvre une série de deux fois deux trous : emplacement probable d’une galerie en bois (hourd) construite en encorbellement pour surplomber l’accès. A l’intérieur, au premier étage, la taille des ouvertures laisse à penser qu’il s’agissait, malgré un espace restreint, d’un lieu d’habitation (l’étage « noble »). Au dernier niveau, le départ de la voûte est souligné par une corniche décorative, exacte réplique de celle aménagée dans le donjon de la Garde-Guérin. Le toit à deux pentes correspond au modèle le plus fréquent pour ce type d’édifice. La tour crénelée en terrasse est une mode de restauration de la fin du XIXe siècle (Romantisme). - Histoire et Culture
Datation du site
Les archives les plus anciennes mentionnant le château du Canourgue datent de 1219 (mais il est vraisemblablement plus ancien...). Pendant tout le XIIIe siècle, il est fief de Raymond d’Anduze puis de Raymond de Barre. Il passe ensuite sous l’autorité conjointe du roi de France et de l’évêque de Mende. Les fouilles archéologiques n’ont pas permis de dater l’époque exacte de sa construction mais permettent de situer celle de son abandon à la fin du XIVe siècle, ou au début du XVe siècle, datation reposant sur les fragments de vaisselle retrouvés (pichets et marmites en provenance de St-Quentin-La-Poterie, près d’Uzès). - Architecture et Village
Tour du Canourgue
Balise n° 6
L'ensemble fortifié était bien plus grand que les vestiges ne le laissent supposer. Le sentier franchit d’abord le fossé de défense qui protégeait le château : c’est le seul côté où l’abrupt de l’escarpement rocheux ne suffit pas à défendre le site. La base du mur s’élève sur un rocher taillé, renforcé par un “fruit” (l’inclinaison) qui permettait en outre de faire rebondir vers les assaillants les projectiles lancés du haut de la tour. Les trous, régulièrement espacés, qui percent la maçonnerie, sont les supports de l’échafaudage utilisé lors de la construction. Les pierres ont été liées par un mortier à la chaux de bonne qualité incluant un granulat d’assez gros calibre. - Eau et Géologie
Gourgue
Balise n° 11
Un bassin creusé dans le rocher permet de recueillir l’eau qui suinte des lames de schiste. Bien que modeste par son débit (à moins que celui-ci n’ait diminué par manque d’entretien), cette source constituait un appoint essentiel en eau dans ce milieu méditerranéen. Elle permettait d’irriguer les terrasses voisines et d’arroser le potager du hameau du Canourgue. Le terme de “gorgo” est employé en occitan pour désigner aussi bien un réservoir artificiel qu’un bassin naturel. - Agriculture et Elevage
Ruches-troncs
Le sentier passe sous le hameau de Bruguier-Haut et permet de voir un ancien rucher. Les ruches, appelées "ruches-troncs", sont creusées dans des troncs de châtaigniers évidés à la gouge et recouverts d'une lauze. Le miel autrefois remplaçait le sucre, qui fut longtemps une denrée coûteuse."Quand un essaim se posait sur un arbre, pointe en bas, on suspendait la bouïrio (panier en forme de poire, en osier tressé) à une branche de l'arbre. On enfumait l'essaim avec un "faliou" fait "d'abarines" (osiers) entourées de foin, thym, serpolet. On prenait une partie de l'essaim avec un récipient, une casserole par exemple, et on mettait dans la bouïrio. Si la reine était dedans, les autres arrivaient.On ramassait les essaims en fin de matinée ou en début d'après-midi et on les mettait dans la ruche entre jour et nuit."
- Agriculture et Elevage
Élevage de chèvres
La chèvre, animal bien adapté à l'élevage de montagne, est présente depuis longtemps en Cévennes. Chaque famille possédait quelques chèvres dont elle tirait le lait et le fromage nécessaire à la consommation familiale. Le passage d'une agriculture de subsistance à une agriculture de marché a donné une autre ampleur à cet élevage, avec le lait de chèvre transformé en "pélardon". La coopérative de Moissac Vallée Française, créée en 1959, collecte environ un million de litres de lait par an, dans les Cévennes lozériennes et gardoises. L'AOC Pélardon a été obtenu en 2000.
- Faune et Flore
Ouvrez l'oeil !
Sous les châtaigniers, les animaux savent garder le silence. Seules d’infimes traces permettent de les repérer tandis qu’ils sont à l’œuvre. Rien de flamboyant dans leur apparence : souvent petits, sombres, plutôt moches même, ils tiennent à rester discrets pour percer, pondre et grignoter patiemment. Il faut avoir l’ouïe très fine du pic épeiche pour entendre les larves grignoter le bois. Les trous dans les troncs marquent la présence de cet oiseau qui mange ces insectes. Petites chouettes, mésanges et sittelles viennent occuper les cavités délaissées. - Faune et Flore
Du son dans les herbes
La prairie est un milieu singulier : avez-vous remarqué? On l’entend avant de la voir. On la devine aux grésillements, chants répétitifs et stridulations qui se mêlent pour former l’entêtant concert des clairières enherbées.
Nulle corde vocale ici, mais des pattes, des ailes, des élytres que l’on frotte, encore et encore. Saurez-vous imiter le chant lancinant du criquet qui frotte ses pattes sur le bord d’une aile? Qui saurait la richesse de la prairie si tous ses habitants étaient silencieux? - Faune et Flore
De l'ombre à la lumière
Sentes tracées par les animaux sauvages, pistes ouvertes par les hommes... Sans ces trouées de lumière, ces respirations entre les arbres, comment sortir de sa clairière ? Ils sont nombreux à craindre l’ombre trop large : lézards courant sur les pierres chaudes, mante religieuse au vol court et lent, grandes libellules et papillons... Le lucane cerf-volant reste en lisière, volant lourdement d’arbre en arbre. D’autres, arachnides ou petits mammifères, aiment ces corridors dépourvus d’arbres dans lesquels ils trouvent en abondance leur nourriture. - Histoire et Culture
La ferme aux 60 000 chenilles
Un si grand bâtiment pour des larves de papillon ? Il faut faire un effort d’imagination et se plonger dans un passé pas si lointain où le fil de soie tiré des cocons du bombyx était une production miraculeuse pour ce pays.
Les paysans plantèrent alors des mûriers, dont les feuilles sont la nourriture exclusive de la chenille du bombyx, et bâtirent d’étrange fermes pour élever ce ver à soie. Si vorace qu’il le nommèrent manhan (mangeur ), si sensible que les magnaneries furent pourvues de nombreuses fenêtres et cheminées pour assurer le bien-être des chenilles. - Faune et Flore
Si les arbres pouvaient parler
Le destin de certains insectes ou plantes est lié à l’homme, qui voit en eux de précieux auxiliaires : l’abeille noire pour son miel, le moro-sphinx, dont la longue trompe permet de polliniser lavandes et sauges au fleurs profondes, le syrphe ceinturé dont les larves se nourrissent de pucerons... Les feuilles de mûrier nourrissaient autrefois les vers à soie : quelques mûriers ont survécu et gardent une silhouette ramassée et un tronc. N’approchez pas, Regardez de loin. Autant ne pas déranger les insectes au travail. - Faune et Flore
Nuit foisonnante
La nuit est le domaine des animaux dont les sens affûtés se moquent de l’obscurité qui nous rend si maladroits. C’est le moment où genettes, martres, renards, chouettes hulottes partent en chasse. Les loirs et les sangliers peuvent fouiller à loisir à la recherche de glands, graines et autres racines. Les papillons de nuit prennent le relais de leurs cousins diurnes pour se gaver du nectar des fleurs… pour peu qu’ils échappent aux barbastelles et autres chauve-souris. La nuit est un éternel festin !
Description
Départ au pont de Biasses:
1. Prendre à droite le chemin bétonné, passer à côté de la maison dite "Barral", continuer le chemin qui débouche près du hameau de Bruguier-bas et rejoindre la D 983, que vous traverserez pour prendre en face le sentier qui rejoint le hameau des Plantiers (sous la Tour du Canourgue).
2. Au hameau des Plantiers prendre à gauche puis à droite le sentier montant au site de la Tour du Canourgue.
3. De la tour revenir sur vos pas pour prendre le sentier sur votre droite.
4. Passer sous la maison du Bruguier-Haut et rejoindre la route que l'on suit jusqu'à Mazel Escassier. Juste après la maison prendre à droite le chemin qui rejoint la route D 983.L'emprunter par la droite sur 100 m. Prendre la route sur votre gauche et l'emprunter sur 540 m;
5. Prendre le chemin sur votre droite direction La Magnanerie de La Roque.
6. Sous la Magnanerie prendre le sentier sur votre gauche descendant sur le hameau du Castelet. Continuer dans la châtaigneraie pour rejoindre le fond de vallée. Rejoindre la route que l'on suit à droite jusqu'à Biasses.
- Départ : Au pont de Biasses
- Arrivée : Au pont de Biasses
- Communes traversées : Molezon
Profil altimétrique
Recommandations
Lieux de renseignement
Maison du tourisme et du Parc national, Florac
Place de l'ancienne gare, N106, 48400 Florac-trois-rivières
Une expo interactive présente le Parc national des Cévennes et ses actions.
Sur place : Une boutique, librairie découverte et produits siglés PNC.
Ouvert toute l'année (se renseigner sur les jours et horaires en saison hivernale).
Office de tourisme Des Cévennes au mont Lozère, Le Pont-de-Montvert
le Quai, 48220 Le Pont de Montvert sud mont-Lozère
Ouvert toute l'année (se renseigner pour les jours et horaires d'ouverture en période hivernale)
Office de tourisme Des Cévennes au mont-Lozère, Sainte-Croix-Vallée-Française
Mairie, 48110 Sainte-Croix-Vallée-Française
Les relais d'information sont des offices de tourisme ou sites partenaires du Parc national des Cévennes, qui ont pour mission l'information et la sensibilisation sur l'offre de découverte et d'animations ainsi que les règles à adopter en cœur de Parc.
Se renseigner pour les jours et horaires d'ouverture
Accès routiers et parkings
Stationnement :