GR®68, Tour du Mont Lozère
Les 45 patrimoines à découvrir
- Histoire et Culture
Foires de Villefort
Depuis 1511, le marché de Villefort se tient le jeudi matin. Au début du XIXe siècle, jusqu'à quatorze foires s’y succèdent dans l'année. Pour être autorisés à s’y rendre, les enfants doivent aller à la messe à la chapelle Saint-Loup-et-Saint-Roch. La grande réputation de ces foires attire une foule importante. Celle du 14 septembre est l'une des plus impressionnantes, les nombreux bovins encombrant de toute leur masse les places et les rues du village. Villefort est aujourd'hui également animé par ses brocantes et ses marchés artisanaux.
- Histoire et Culture
Édifices religieux et pèlerinages
La rue de Rome mène jusqu'à la chapelle Saint-Jean ou Gleisetto (petite église). Cette ancienne chapelle romane, devenue lieu d'habitation, accueillait à l’époque médiévale les pèlerins malades ou en quête d’un toit pour la nuit. Une léproserie y était annexée. Plus au nord, la chapelle Saint-Loup-et-Saint-Roch domine le lac. Restaurée à plusieurs reprises, elle a été construite à l’identique d'un édifice roman du XIIe ou XIIIe siècle, au lieu même de refuge d’un ermite qui avait suivi l’exemple de Saint-Loup. Celui-ci est le saint protecteur de la région et Saint-Roch lui est associé depuis la peste de 1720. Deux pèlerinages existent encore : le 29 juillet pour la Saint-Loup et le 16 août pour la Saint-Roch.
- Eau et Géologie
Réseau hydrographique
Venant du mont Lozère, la rivière de la Palhères traverse Villefort. Elle passe sous l'une des doubles arches gothiques inégales du pont Saint-Jean. Ce pont au profil en dos d'âne date du XIVe siècle. Deux ruisseaux coulent au centre du village, à l'emplacement de la place du Bosquet. Leur utilisation comme égout ou latrines les rendant insalubres, ils ont été voûtés par mesure d'hygiène pour créer l'actuelle place du Bosquet et la rue des Jardins. Les travaux ont pris fin en 1934.
- Histoire et Culture
Lavoir
Datant du XIXe siècle, ce lavoir en granite comporte deux bassins. Le linge était battu dans le grand bassin à l'aide d'un tapoir, puis rincé dans l'eau pure du petit bassin, alimenté par la rivière. On remarque encore aujourd'hui les traces noires de suie laissées par les feux des fourneaux qui permettaient de faire bouillir l'eau. Ce lieu plein de vie où résonnaient les plaintes et les joies des lavandières a été fréquenté jusqu'aux années 1950.
- Histoire et Culture
Cubières
Village aux origines lointaines qui tire son nom (cubereis) du minéral de cuivre que les Gallo-Romains exploitaient ici. Au moyen âge, sous la protection des seigneurs, les villageois étaient tenus de moudre la farine au moulin puis de cuire le pain dans le four banal, four à usage collectif, propriété dudit seigneur du Tournel. Moyennant quoi, une taxe appelée le « ban » lui était versée. Ce droit féodal fut aboli à la Révolution mais l'adjectif « banal » est resté, le four aussi, devenu alors le four du village, tout simplement. - Histoire et Culture
La croix des Missions
Sur la commune du Bleymard, on trouve un grand nombre de calvaires et autres ouvrages du petit patrimoine religieux, témoins de la ferveur qui animait les habitants. On les trouve à l’entrée du village, sur la place, ainsi qu’au carrefour des chemins, protégeant le marcheur et le laboureur. Des offrandes prenaient parfois la forme de croix, alors appelées « des missions ». - Histoire et Culture
Les clochers de Tourmente
Le colporteur, le paysan ou l'abbé, surpris par l'intempérie violente, hésitant sur tel chemin à prendre dans le brouillard, ayant peut-être manqué un croisement, entendait résonner la cloche invisible mais rassurante, signalant la direction à choisir. Le clocher de tourmente de Serviès, cas unique, possède un abri pour tenir le sonneur au sec ou réconforter le passant. Ces petits clochers servaient aussi à sonner l'angélus matin et soir. Outre qu'ils sauvaient les voyageurs perdus, on disait qu'ils éloignaient la grêle en propageant leurs ondes sonores...L'évêque de Mende interdit cette pratique qui, selon lui, tenait plus de la superstition que de l'observation. (B. Mathieu)
- Eau et Géologie
La source cristalline
L’étang est alimenté en eau par des ruisseaux issus de sources, dont la principale se trouve ici. Elle traverse un milieu ouvert sans arbres. Protéger la biodiversité donne des résultats : la loutre d’Europe, mammifère semi aquatique discret, est désormais en nette progression dans nos cours d’eau comme à Barrandon où elle est régulièrement observée. - Histoire et Culture
Pierre des trois paroisses
Balise n° 1
Le plus majestueux des menhirs de ce secteur est connu sous le nom de « pierre des trois paroisses », en référence au point de jonction entre les communes des Bondons, d’Ispagnac et de Saint-Etienne-du-Valdonnez. Beaucoup d’hypothèses sont émises sur l’origine des menhirs, des plus rationnelles aux plus ésotériques, mais ils gardent une grande partie de mystère. Ces pierres pesant souvent plusieurs tonnes ont été extraites, mises en forme, déplacées parfois sur des kilomètres avant d’être érigées. Dans quel but ? L’archéologie permet de retrouver des indices sur la vie quotidienne des hommes de la préhistoire mais leur conception du monde et leur spiritualité restent en revanche en grande partie méconnues. - Eau et Géologie
Puechs d'Allègre et de Mariette
Balise n° 2
Ces excentricités naturelles, aux formes généreuses, rappellent à certains des attributs féminins. Furent-ils à l’origine d’un culte de la fécondité, et associés aux menhirs et à leur silhouette phallique ? D’après une légende, c’est Gargantua qui aurait donné naissance aux puechs en décrottant ses sabots. Géologiquement, la cham des Bondons appartient au causse de Sauveterre auquel elle est rattachée par le col de Montmirat. La cham, calcaire, repose sur le socle granitique du mont Lozère offrant des paysages remarquables, notamment l’Eschino d’Aze évoquant le « dos d’un âne » et les puechs, buttes aux marnes noires truffées de fossiles. - Histoire et Culture
Dolmen des Combes
Balise n° 3
Parmi les monuments mégalithiques, les dolmens sont mieux connus que les menhirs. Ils sont liés à des pratiques funéraires à partir de -3 500 ans (fin du néolithique) jusqu’à -200 ans avant J.-C. Dans ces sépultures collectives, les morts sont déposés avec quelques objets personnels. Les pratiques funéraires offrent de précieux indices sur les croyances et l’organisation d’une société ancienne. Ces monuments sont souvent positionnés dans des endroits dominants, rappelant certainement aux vivants le souvenir des anciens. Le dolmen des Combes, à chambre simple, a été réemployé à l’âge du bronze comme en témoignent les restes d’une incinération retrouvés lors de sa fouille. - Cols et Sommets
Panorama
Balise n° 4
- Histoire et Culture
Chabusse
Balise n° 5
Après une brutale rupture de pente, le replat de Chabusse avec ses trois beaux menhirs et un quatrième, modeste et incomplet, porte des traces d’occupations successives. Le docteur Charles Morel qui publie en 1940 le premier inventaire des menhirs de la cham des Bondons, rapporte qu’une grande hache en granit poli a été trouvée ici. Cet élément et d’autres, découverts plus récemment (silex taillés, pointes de flèches, grattoirs …), confirment une occupation humaine contemporaine des menhirs. Sur ce même site, la fouille de deux tumuli a livré des restes d’inhumations multiples et/ou d’ensevelissements d’os, associés à des objets dont la datation va de l’âge du bronze au début de l’occupation romaine. - Cols et Sommets
Construire les paysages
Balise n° 8
Les constructeurs de menhirs évoluaient-ils dans le même paysage qu’aujourd’hui ? Les connaissances archéologiques ne permettent pas encore de restituer très précisément les paysages de la fin du néolithique sur les versants du mont Lozère. Cependant, la naissance de l’agriculture et de l’élevage au néolithique amorce assurément une nouvelle relation de l’homme à la nature. Pour la première fois de leur histoire, les populations dessinent le paysage en le ponctuant de monuments, mais surtout en y développant des activités agricoles et pastorales. Quelque 5 000 ans plus tard, l’intervention de l’homme se poursuit ici autour de mesures Natura 2000, visant notamment le maintien de milieux ouverts et des activités agropastorales. - Eau et Géologie
Mines et menhirs
Balise n° 6
La région est parsemée de failles responsables de la présence de minerais. Localement, on trouve plus particulièrement de la barytine mais aussi du zinc et du plomb argentifère. Des analyses scientifiques, faites au niveau des tourbières, attestent une exploitation du plomb voici 2 500 ans, puis à nouveau mille ans plus tard. Récemment, un gisement d’uranium a été exploité sur la commune des Bondons. La présence de menhirs juste au-dessus du filon a conduit certains à associer mégalithisme et tellurisme, sans que cela ne soit prouvé scientifiquement. Des recherches récentes prouvent que le choix d’implantation des menhirs est principalement lié à l’organisation territoriale de la fin du néolithique. - Histoire et Culture
Les Combettes
Balise n° 7
Comme son nom l’indique, le village des Combettes est abrité dans une dépression. L’exposition présentée dans le four communal souligne l’installation tardive des premiers hommes sur le mont Lozère. Au néolithique final, 3 500 ans avant notre ère, la région des Grands Causses est fortement occupée du fait d'une expansion démographique. Les premières communautés agropastorales s’installent, créant fermes et villages et défrichant l’espace pour les cultures céréalières et l’élevage, tout en s’adonnant encore à la cueillette et à la chasse. Ces groupes humains sont à l’origine du mégalithisme. L’âge des métaux met par la suite un terme à l’édification de monuments mais conserve encore un temps l’usage des dolmens. - Histoire et Culture
Inscription mystérieuse
Transcription du texte gravé sur une façade des Combettes.
QUIDQUID AGAS, PRUDENTI AGAS, RESPICE FINEM
NON TAM PROFOND FIT VIR QUIN HUNC PALAN SIT
On peut traduire « Quoi que tu fasses, fais-le prudemment, regarde la fin. L'homme ne fait rien de si secret qui ne soit un jour révélé » - Faune et Flore
Salamandre terrestre (Salamandra salamandra)
Cet animal nocturne est muni de grands yeux noirs. Sa peau lisse et noire est interrompue sur le dos par un motif de points ou de lignes jaune. Ce motif est différent chez chaque individu et permet de l'identifier. La peau épaisse et brillante est munie de nombreuses glandes qui sécrètent une fine couche de mucus empoisonné par une neurotoxine qui agit par contact avec les muqueuses. Ces sécrétions servent principalement à inhiber la croissance de bactéries et de champignons à la surface de la peau humide de l'animal (propriétés bactéricides et antifongiques). Ainsi si sa robe noire et jaune et aussi voyante c’est dans un but de prévenir les prédateurs de sa toxicité.
- Architecture et Village
Le manoir d'Issenges
Construit à partir de 1624, cette maison forte illustre un type de domaine rural seigneurial hérité du Moyen Age. L'ensemble est constitué de trois corps de bâtiments : le corps principal de plan presque carré et deux ailes longues et basses de communs qui enserrent une cour close, ouverte vers l'est sur le jardin. L'entrée s'effectue par un porche voûté, situé à l'angle sud du corps principal. Ce dernier devait présenter quatre échauguettes d'angle, une tour hors-œuvre au centre contenant l'escalier à vis et une entrée couronnée d'un fronton. Cet aspect fortifié était renforcé par les bouches à feu et un chemin de ronde ou, du moins, une bretèche au-dessus de la porte d'entrée. Il n'en reste aujourd'hui qu'un corbeau. Les échauguettes ont été démolies et la tour centrale rabaissée. Les fenêtres à meneaux ont été conservées. Une pierre porte la date de 1624.
- Agriculture et Elevage
La draille de la Margeride
La montée vers Issenges emprunte la draille de la Margeride. Une draille est un chemin emprunté par les troupeaux ovins pour la transhumance : montée vers les hauts pâturages en juin et redescente début septembre.
- Histoire et Culture
Histoire d'un transhumant
"Je transhumais jusqu'en Margeride. Moi, je suis de là-haut. Quand j'étais gosse, on était nombreux dans la famille et quand on voyait passer un transhumant, mon père me disait: un jour, il faudra que tu partes avec un berger.... Je suis parti et je suis devenu transhumant. La première étape c'était Bonperrier. Après on mangeait à l'Hospitalet et on descendait faire étape à Florac. Je montais avec 4 000 bêtes".
- Histoire et Culture
Château d’Arigès
Il apparaît à gauche, dans une trouée forestière. Il n’est, en 1658, qu’une métairie dont les maisons sont en ruines lorsque l’achète le seigneur d’Issenges. Il l’habitera dès 1688. Ce château sans doute plus confortable que la « maison carrée », est bâti dans un méandre du Tarn et entouré de terres riches prêtant bien aux cultures.
- Faune et Flore
Le castor (Castor Fiber)
Les parties calmes et profondes du Tarn sont propices à l'installation du castor européen qui vit dans un terrier creusé dans les berges de la rivière. Il est essentiellement végétarien, la base de son alimentation étant la cellulose. Il se nourrit de jeunes pousses, d'écorce, de plantes aquatiques ou de feuillage abondant dans la ripisylve. Il est ainsi utile à la régulation du boisement des berges qui facilite le développement de la faune et de la flore du bord de la rivière. Contrairement à son cousin canadien il ne créait pas de barrage sur les cours d’eau de notre territoire.
- Agriculture et Elevage
La vigne de Florac
Des plants de vigne poussent encore au bord des chemins ou s'accrochent aux arbres et aux broussailles. Certains font encore leur vin. Mais l'activité est aujourd'hui anecdotique. Florac était jadis cerné de vignes sur terrasses, et chaque paysan faisait ses quelques hectolitres de vin. Mais vers1945, l'exode rural et la pénibilité du travail ont conduit ces treilles à l'abandon. C'est en 2003 que la vigne a vu le jour à nouveau avec l'installation de deux viticulteurs à Ispagnac.
- Histoire et Culture
L’ancienne gare et le pont en fer
Cette gare était le point de départ de la ligne Florac - Ste Cécile d’Andorge. Exploitée de 1909 à 1968 par les Chemins de Fer Départementaux (CFD), cette voie reliait la sous-préfecture Lozérienne à la ligne St. Germain des Fossés/Nîmes qui désenclavait les Cévennes. Aujourd'hui elle renaît comme Voie verte "La Cévenole". Le pont traversant le Tarnon, construit en 1890 sur le modèle Eiffel, fut un des premiers ouvrages métalliques réalisés à cette époque. - Cols et Sommets
Sommet du L'Empezou
Le Lempézou est la montagne qui domine Florac et la vallée du Tarnon. Depuis le col du même nom, on peut rejoindre le sommet par un sentier. Une vue panoramique sur les trois vallées (Tarn, Tarnon, Mimente) permet de mieux comprendre l'hydrographie locale.
- Histoire et Culture
Les Trois Fayards
Le site des Trois Fayards (Les Trois Hêtres, Los Tres Faus en occitan), progressivement caché par la forêt de résineux plantée en 1909, après que les trois vieux hêtres aient été coupés par les forestiers, a été redécouvert en 2001.
- Agriculture et Elevage
La draille du Languedoc
Cette draille appelée « la languedocienne » a vu passer des dizaines de milliers de moutons venus de nombreuses drailles du midi et se regroupant petit à petit pour rejoindre le plateau du mont Lozère en estive. La couverture végétale, pâturée et piétinée par tant de moutons, ne repoussait pas... Quelques troupeaux et quelques bergers perpétuent la tradition. D'autres troupeaux sont amenés en camion jusqu'à leur lieu d'estive.
- Faune et Flore
La forêt domaniale du Bougès
Elle couvre une superficie d'environ 3 300 hectares. Le reboisement a été effectué entre 1880 et 1925, au début de la déprise agricole, pour lutter contre l'érosion due au surpâturage. L'ONF gère cette forêt aujourd'hui, en priorité dans le but de protéger les différentes espèces forestières et les écosystèmes, mais aussi dans un but de production. Cette forêt est constituées de différentes essences dont l’épicéa, le sapin pectiné, le mélèze, le pin Laricio. Une faune variée habite la forêt (cervidés, sangliers, rapaces). Quelques grands tétras réintroduits par le PNC vivent dans ces grands espaces. (Julie Hugon)
- Histoire et Culture
Gourdouze
Au XIVe siècle, ce village fut un prieuré qui dépendait de la paroisse de Castagnols. Un incendie brûla tous les toits de chaume du village en 1906. Racheté en partie dans les années 1960 par un particulier qui l'a profondément modifié, il est devenu propriété du Parc national des Cévennes qui rétrocède 250 hectares à une coopérative d'éleveurs du mont Lozère : ainsi, les troupeaux entretiennent l'espace. Cette coopérative gère 1 200 hectares sur mas Camargues et Gourdouze. Ces hautes terres accueillent des troupeaux ovins et bovins, du 15 mai au 15 novembre.
- Histoire et Culture
L'écobuage
Cette technique consiste à débroussailler par le feu : le feu est utilisé pour se débarrasser du genêt, notamment là où le girobroyeur ne peut pas passer. L'écobuage se pratique tous les 4 ou 5 ans sur l'espace choisi par l'agriculteur. Sur de grandes surfaces, il est contrôlé par les sapeurs pompiers. Au XIXe siècle, 100 000 moutons transhumants se joignaient aux troupeaux du plateau, ne laissant place à aucun genêt. Dès que les prés ne sont plus pâturés, le genêt s'installe, puis les arbustes et enfin la forêt. Les espaces ouverts sont dus au travail humain (défrichage) pour permettre aux troupeaux de pâturer les graminées. La pression pastorale empêche l'implantation spontanée d'arbustes et l'envahissement généralisé par la forêt.
- Histoire et Culture
Montclar
Ce lieu, aujourd’hui réduit à l’état d’une simple étable, était autrefois un véritable hameau à en juger par les nombreux vestiges qui marquent ce paysage : moulin et son béal, enclos près des habitations, chemins de service…
Lieu également stratégique, puisqu’il est dit que dans les jardins de la ferme de la ferme de Montclar, se trouve une énorme dalle en pierre taillée dite « table des seigneurs » qui formait jadis la limite des châtellenies de Montclar et du Tarn en partie lozérienne, de Génolhac et Porte dans le Gard. (Texte de Francis Tillault, de la pochette autour du Parc n°10) - Histoire et Culture
Un chemin foulé !
Le sous-bois ombragé est « semé » de ces boules de granit arrondies entre lesquelles poussent les achillées millefeuilles, les germandrées scorodoine, les silènes enflés. Pendant bien des siècles, cette voie a retenti du passage bruyant des muletiers et de leurs coubles (caravanes) de mulets bâtés, des sonnailles de troupeaux sédentaires ou transhumants, des routiers de la Guerre de Cent ans, des pèlerins se rendant à St-Gilles…
Que de pas ont foulé ce chemin, y compris ceux des Croisés en juillet 1254, au retour de la 7ième croisade guidée par Saint Louis en personne !
Aujourd’hui, la mémoire de ces pas est ravivée grâce à la création du GR®700 qui n’est autre que ce grand chemin de Régordane, d’abord route des Arvènes à l’époque gallo-romaine allant de Nîmes à Gergovie, puis dès le haut Moyen Âge, pèlerinage chrétien du Puy-en-Velay à Saint-Gilles. Le goudronnage effectué en 1964 cache une route pavée.
(Brigitte Mathieu, pochette sentier autour du PnC n°10) - Histoire et Culture
Organisation du village
Situé à 605 m d'altitude, le village s'est développé le long du chemin de Régordane en une rue unique, constituée par les actuelles rues de l'Eglise et de la Bourgade. Au XIXe siècle, le village est traversé par une route nationale qui forme l'actuelle avenue des Cévennes, devenue l'artère principale de Villefort.
- Histoire et Culture
Ligne de train Paris Marseille
À partir de 1865, la compagnie P.L.M (Paris-Lyon-Marseille) met en place la ligne qu'emprunte aujourd’hui le train Le Cévenol reliant Paris à Marseille, via Clermont-Ferrand, Alès et Nîmes. Facteur de désenclavement, elle est un atout pour les villes lozériennes situées sur son passage. De nouveaux métiers apparaissent : employé de la P.L.M (pendant la construction de la ligne), expéditeur de produits locaux ( par exemple, le marron de la vallée de la Borne). Mais la disparition des convois muletiers porte un coup à l’activité économique, notamment aux artisans et aux aubergistes.
- Histoire et Culture
Place de l'Ormeau
Ancienne place du marché de Villefort, la place de l'Ormeau accueillait le marché du Clédou tous les jeudis matin jusque dans les années 1980. Il foisonnait d'odeurs et de couleurs. On y vendait, notamment au XIXe siècle, bétail, viande, légumes, graines et châtaignes. Le tilleul de la place de l'Ormeau a été planté le 11 novembre 1920 comme « arbre de la victoire », pour que les générations suivantes se souviennent de la lutte pour la liberté menée par leurs ancêtres durant la Première Guerre mondiale. La maison Chambon, avec son portail en double arche, porte sur son linteau l'inscription Metre Iehan Martin 1595 encadrée d'un losange et d'un cœur.
- Agriculture et Elevage
Châtaignier
En 1900, la châtaigne est la principale production agricole. Les fruits de « l'arbre à pain » alimentent de nombreuses familles, ainsi que les animaux de la ferme. La castanéiculture occupe toute l’année et plus spécialement au moment de la récolte. Le soir, les cueilleurs se réunissent autour d'une brousillade (châtaignes grillées au feu de bois). Avec le départ d’une partie de la population, beaucoup de châtaigneraies sont abandonnées, d’autres sont abattues pour l’extraction du tanin. Les maladies de l’encre et de l’endothia (ou chancre de l’écorce), provoquées par des champignons, viennent à bout de nombreux arbres. Aujourd’hui, avec la relance amorcée, une « démarche qualité » est en cours pour accompagner les efforts des producteurs de châtaignes des Cévennes.
- Agriculture et Elevage
Essor du tourisme
Situé à un kilomètre au nord du bourg, le barrage de Villefort est mis en eau le 14 juillet 1964. Sa construction ouvre une alternative à l’agriculture. Les activités touristiques se développent : pêche, baignade ou sports nautiques. Le tourisme est également basé sur la richesse du patrimoine naturel du canton avec de nombreux itinéraires de randonnée, le canyoning dans les gorges du Chassezac, ou le ski dans les stations du mont Lozère...
- Architecture et Village
Dans la rue de l'Église
La mairie est un ancien hôtel particulier du XVe siècle avec son escalier à vis et ses salles voûtées au rez-de-chaussée. Le linteau derrière le portail est le vestige d'une maison fortifiée du village de Bayard, disparu sous les eaux du lac. En face, une fenêtre à croisée ouvragée orne la façade d'une maison du XVIe siècle.
• La plus ancienne maison du village est inscrite au titre des Monuments historiques et datée du XIVe siècle, avec ses fenêtres gothiques et son système de poulie pour monter le fourrage au grenier.
• Un accès voûté à une cour intérieure montre des murs bien appareillés faits de gros blocs datant du Moyen Âge…
• Sur deux linteaux est gravé le monogramme du Christ : IHS, Jesus Hominium Salvator (Jésus sauveur des hommes). L'un des deux est suivi de l'inscription Ave Maria. - Architecture et Village
Architecture de pierre
L'architecture des anciens édifices de Villefort est caractéristique des villages-rues :
• les maisons aux doubles porches voûtés étaient autrefois des auberges ou des boutiques de commerçants ou d’artisans : l'un des porches servait à stocker les marchandises, l'autre à les exposer ;
• les linteaux sculptés surmontant les entrées de certaines maisons de la rue de l'Eglise ou de la rue de la Bourgade témoignent des activités passées de leurs occupants ;
• des fenêtres à croisées ou à traverses de la Renaissance ornent certaines façades. - Histoire et Culture
Des temps troublés
Villefort a connu les guerres de religion aux XVIe et XVIIe siècles. En 1629, Henri de Rohan fait assiéger la ville. La rue de la Bourgade est incendiée par les Huguenots. Au XVIIe siècle, le bourg est ceint de murailles, qui sont démolies entre 1808 et 1813. Pendant la période révolutionnaire, des blasons rappelant l'Ancien Régime sont martelés, témoignage de la haine envers les seigneurs. Une croix sur la place du Portalet rappelle l’exécution en 1794 d’un prêtre réfractaire de Saint-Frézal-d'Albuges. La Première Guerre mondiale fait de nombreux morts. Pendant la seconde, Villefort est occupé par les Allemands. Cependant, un mouvement de résistance se crée sur le territoire où de nombreux maquis se développent.
- Histoire et Culture
Chemin de Régordane
Le chemin de Régordane, entre Alès (Gard) et Luc (Lozère), est une partie de l'importante route reliant au Moyen Age le Bas-Languedoc et l’Auvergne, facilitant alors le commerce entre la Méditerranée et une partie des terres du royaume de France. Les muletiers qui l’empruntent, appelés localement Régordans ou Rigourdiers, transportent l'huile, le vin ou le sel. Elle est également le chemin de la foi qui mène les pèlerins appelés Romieux à Saint-Gilles. Elle est délaissée au XIVe siècle avec le développement du port de Marseille et des foires de Lyon. Des ornières laissées par le passage des roues de chars sont encore visibles entre Le Thort et La Molette, au nord de Prévenchères, et près de Saint-André-Capcèze.
- Histoire et Culture
Commerçants et artisans
L'artisanat apparaît dès le Moyen Âge. À la fin du XVIIIe siècle débute l’exploitation du minerai de plomb, permettant aux agriculteurs de trouver une autre source de revenus. Une fonderie est construite en amont du village. Un siècle plus tard, l'attrait industriel et urbain entraîne l'exode rural et la baisse des activités artisanales et commerciales.
- Histoire et Culture
Origines de Villefort
Au Moyen Âge, Villefort porte le nom de Villa Montisfortis, faisant peut-être référence à une ancienne exploitation agricole romaine. Le bourg est alors dominé par un château dont il ne reste plus rien aujourd'hui. Lieu stratégique de péage, ce castrum garde alors le chemin de Régordane depuis les hauteurs du Collet (sortie sud du bourg).
- Architecture et Village
Rue de la Bourgade
À l'entrée sud de la rue de la Bourgade se trouve la maison natale d'Odilon Barrot (1791-1873), éminent avocat au parlement de Toulouse puis à la cour de cassation, député, président du conseil des ministres… Une plaque a été apposée sur sa façade en 1991. Dans cette rue, on peut également observer deux linteaux datés de 1617 et 1620, et un troisième, sculpté, sur l'une des maisons vers l’avenue de la Gare, indiquant l'atelier d'un forgeron.
Description
- Départ : Villefort
- Arrivée : Villefort
- Communes traversées : Villefort, Pourcharesses, Altier, Cubières, Cubiérettes, Mont-Lozère-et-Goulet, Chadenet, Lanuéjols, Saint-Étienne-du-Valdonnez, Les Bondons, Ispagnac, Bédouès-Cocurès, Florac-Trois-Rivères, Pont-de-Montvert-Sud-Mont-Lozère, Cans-et-Cévennes, Cassagnas, Saint-André-de-Lancize, Saint-Privat-de-Vallongue, Vialas, Génolhac, Concoules, Ponteils-et-Brésis et Saint-André-Capcèze
Profil altimétrique
Recommandations
Lieux de renseignement
Office de tourisme Des Cévennes au mont Lozère, Le Pont-de-Montvert
le Quai, 48220 Le Pont de Montvert sud mont-Lozère
Ouvert toute l'année (se renseigner pour les jours et horaires d'ouverture en période hivernale)
Office de tourisme Mont-Lozère, Villefort
43, Place du Bosquet, 48800 Villefort
Les relais d'information sont des offices de tourisme partenaires du Parc national des Cévennes, qui ont pour mission l'information et la sensibilisation sur l'offre de découverte et d'animation ainsi que les règles à adopter en cœur de Parc. Ouvert toute l'année
Transport
- Ligne 251 Florac - Mende
- Ligne 253 Mende - Mont Lozère
- Ligne 261 Mont Lozère - Pont de Montvert - Florac
- Train Clermont-Ferrand - Nîmes (Villefort - Génolhac)
Accès routiers et parkings
Stationnement :