La tour du Canourgue
© A.Bouissou/TERRA
Molezon

La tour du Canourgue

Architecture et Village
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Le sentier chemine sur les traces des seigneurs de la tour du Canourgue, traversant les vestiges d'un ancien village fortifié dans lequel se mêlent histoire et architecture.

Les fouilles archéologiques entreprises à la tour du Canourgue ont permis de démontrer qu’il s’agissait du donjon d’un château vraisemblablement abandonné à la fin du XIVe siècle ou au début du XVe. Il s’y adossait, hors fortification, tout un ensemble d’habitat dont les ruines sont actuellement effacées par la végétation. Les castra médiévaux avaient une fonction de prestige et un rôle défensif : le castrum du Canourgue a-t-il dû se défendre un jour ? Des érudits évoquent depuis deux siècles la présence d’un réseau de “tours à signaux” destiné à assurer la sécurité des habitants. Le Canourgue a-t-il fonctionné ainsi ?


Les 18 patrimoines à découvrir

  • Le Bruguier-Haut
    Le Bruguier-Haut - nathalie.thomas
    Agriculture et Elevage

    Ruches-troncs

    Le sentier passe sous le hameau de Bruguier-Haut et permet de voir un ancien rucher. Les ruches, appelées "ruches-troncs", sont creusées dans des troncs de châtaigniers évidés à la gouge et recouverts d'une lauze. Le miel autrefois remplaçait le sucre, qui fut longtemps une denrée coûteuse."Quand un essaim se posait sur un arbre, pointe en bas, on suspendait la bouïrio (panier en forme de poire, en osier tressé) à une branche de l'arbre. On enfumait l'essaim avec un "faliou" fait "d'abarines" (osiers) entourées de foin, thym, serpolet. On prenait une partie de l'essaim avec un récipient, une casserole par exemple, et on mettait dans la bouïrio. Si la reine était dedans, les autres arrivaient.On ramassait les essaims en fin de matinée ou en début d'après-midi et on les mettait dans la ruche entre jour et nuit."

  • Vallée Française, temple de Molezon et tour de Biasses
    Vallée Française, temple de Molezon et tour de Biasses - © Sandrine Forge
    Cols et Sommets

    Paysage

    Balise n° 1
    Depuis ce point d’observation, c’est essentiellement la partie la plus haute de la vallée Française que l’on peut découvrir. On remarque notamment, au fond de la vallée, le temple de Molezon et la tour de Biasses. Vers l’ouest, l’horizon est borné par un plateau calcaire : la can de l’Hospitalet. Ce petit causse marque l’une des avancées des mers du secondaire qui ont recouvert en grande partie le vieux massif schisteux des Cévennes.

  • Paysage des Cévennes
    Paysage des Cévennes - © Guy Grégoire
    Histoire et Culture

    Vallée Française

    Anciennement “Val Francesque”, cette vallée est au centre d’un système de trois vallées cévenoles parallèles (vallée Longue au nord-est et vallée Borgne au sud). Une légende raconte que sous le commandement de Roland, preux de Charlemagne, cette vallée aurait résisté à l’invasion sarrazine et serait restée franque. D’autres hypothèses évoquent une vallée exemptée du paiement de certains impôts (vallée “franche”). Il semble plus vraisemblable que la vallée Française soit une avancée franque en Septimanie wisigothique (Ve-VIe siècles), à la suite des divisions qui suivirent l’éclatement de l’empire romain sous la pression des peuples dits “barbares” (Wisigoths, Ostrogoths, Francs, Burgondes…).

  • Tour du Canourgue
    Tour du Canourgue - © Sandrine Forge
    Histoire et Culture

    Aperçu sur la tour du Canourgue

    Balise n° 2
    Les désordres architecturaux dus à l’usure du temps autant qu’aux prélèvements de pierres ont bien failli avoir raison de cet impressionnant monument qui se dresse depuis des siècles à l’extrémité d’un promontoire rocheux. Les efforts de sauvegarde entrepris dans les années soixante par quelques bénévoles amoureux des Cévennes avaient permis de prolonger la vie de la tour sans pour cela la sauver définitivement. Le Parc national des Cévennes l’a achetée en 1990, procédant à sa restauration complète l’année suivante. Les chênes verts qui se trouvent à proximité de ce point cachent en partie un ensemble de terrasses, traces d’une ancienne activité agricole.

  • Histoire et Culture

    Hameau du Plantier

    Balise n° 3
    Probablement aménagé, après l’abandon du site fortifié, au XVIe siècle, le hameau du Plantier correspondrait à une époque de forte expansion démographique et de développement majeur de la châtaigneraie. Le toponyme “Le Plantier” désigne un lieu défriché sur lequel on a effectué une plantation. Suivant les époques, la nature des essences varie : vigne, mûrier, châtaignier...
  • Histoire et Culture

    Architecture du Plantier

    Balise n° 3
    L’encadrement des ouvertures des bâtiments, à la différence des murs et des couvertures en schiste, est en kersantite (ou “granite noir”) et en calcaire. Le premier pourrait provenir de filons proches de la rivière ou de Témélac, tandis que le second aurait pu être extrait près du Pompidou. Parmi les éléments architecturaux remarquables se trouve une belle aire à battre les céréales, faite de grandes dalles de schiste. Les pierres en saillie de son mur de soutènement sont percées pour recevoir les pieux de bois sur lesquels on tendait des sacs destinés à récupérer les grains projetés hors de l’aire pendant le battage.
  • Architecture et Village

    Maîtriser l'eau

    Balise n° 4
    L’eau, sous forme de déluges torrentiels, peut causer des dégâts considérables lors des orages d’automne et de printemps. Afin de lutter contre ce risque permanent d’érosion, les Cévenols ont posé des pierres de chant sur le sol des principaux chemins (“calade”) et ils ont aménagé des drains périphériques aux lieux habités ou aux parcelles cultivées pour évacuer les eaux de ruissellement (les trincats souvent confondus aujourd’hui avec les chemins). On peut observer ces deux techniques ici.
  • Faune et Flore

    Yeuseraie (elzière)

    Balise n° 5
    La présence actuelle d’un magnifique bois de chênes verts (elzière en occitan) ne doit pas faire penser qu’il en a toujours été ainsi. Les quelques souches de châtaignier encore visibles permettent d’affirmer que cette yeuseraie a succédé à un verger de châtaigniers. La châtaigneraie est un espace aménagé qui disparaît sous la pression des espèces colonisatrices quand l’entretien nécessaire ne lui est plus prodigué, surtout si le lieu ne lui est pas très favorable.
  • Histoire et Culture

    Abandon du site

    Le site est abandonné au XIVe siècle, période de troubles généralisés : guerre de Cent Ans, peste noire, famine, affaiblissement démographique, désertion des hameaux… Le paysage lui-même retranscrit ce reflux du peuplement de la campagne française : de larges étendues défrichées et cultivées sont abandonnées et reconquises par la forêt. Mais à la fin du XIVe siècle, un mouvement inverse s’amorce et se traduit en particulier par une recherche d’habitat plus confortable, d’accès plus facile, où le caractère défensif du site n’est plus un critère incontournable. C’est à cette époque que le château du Canourgue et celui de Calberte sont abandonnés.
  • Architecture et Village

    Architecture de la tour

    Balise n° 10
    Sur la façade, outre des meurtrières et une fenêtre, s’ouvre une série de deux fois deux trous : emplacement probable d’une galerie en bois (hourd) construite en encorbellement pour surplomber l’accès. A l’intérieur, au premier étage, la taille des ouvertures laisse à penser qu’il s’agissait, malgré un espace restreint, d’un lieu d’habitation (l’étage « noble »). Au dernier niveau, le départ de la voûte est souligné par une corniche décorative, exacte réplique de celle aménagée dans le donjon de la Garde-Guérin. Le toit à deux pentes correspond au modèle le plus fréquent pour ce type d’édifice. La tour crénelée en terrasse est une mode de restauration de la fin du XIXe siècle (Romantisme).

  • Architecture et Village

    Défendre et affirmer son autorité

    Balise n° 7
    À cet endroit se trouvait un bâtiment carré qui commandait l’accès à la tour. Entre l’escalier et la porte d’entrée de la tour, des murs en chicane et un corridor étroit, entrecoupé de portes, renforçaient la défense du donjon. La capacité défensive ne doit pas être surestimée : une dizaine de personnes pouvait assurément prendre le site... Bien qu’il s’agisse d’un ouvrage de défense, il permettait surtout aux seigneurs d’imposer leur autorité de manière symbolique. Mais il s’agit aussi d’une “demeure” seigneuriale. Sans connaissance précise pour la tour du Canourgue, mais en comparaison avec d’autres sites semblables on estime que 20 à 30 personnes vivaient à l’intérieur.

  • Histoire et Culture

    Hypothèse de la tour à signaux

    La tour du Canourgue est présentée parfois comme une “tour à signaux” sur le modèle des tours situées près du littoral qui permettaient de surveiller l’éventuelle arrivée des “Barbaresques”. Cette sorte de « phare » permettait de communiquer par le moyen de feux. Un tel dispositif supposait une organisation commune et une solidarité entre les seigneuries. Ce n’est pas exactement le cas de figure le plus fréquent dans les Cévennes entre les XIe et XIVe siècles où alliances, contre-alliances et conflits se succèdent. Si on a pu utiliser la tour du Canourgue pour émettre des signaux, ce n’est manifestement pas sa fonction première et cela n’est pas encore attesté par les textes.

  • Architecture et Village

    Un four

    Balise n° 9
    Au débouché de l’escalier du côté de la vallée s’élevait un bâtiment partiellement en surplomb. Au sol, dans un emplacement taillé en creux, se trouve une meule de moulin (en grès) bloquée dans son socle par un assemblage de dallettes de schiste disposées de chant. Il s’agit probablement d’un ré-emploi comme sole de four mais les recherches n’ont pas permis d’y voir une destination très claire : four à pain ? four destiné à d’autres usages ?

  • Histoire et Culture

    Revenus de la terre et redevances

    Balise n° 8
    Les seigneurs du Canourgue devaient vivre des revenus de leurs terres c’est à dire des redevances versées par les paysans qui cultivaient les terres du domaine. Ces redevances étaient surtout perçues en nature : châtaignes, seigle (cultivé sous les châtaigniers), fruits (noix, prunes...), en vin (peu) et produits de l’élevage (essentiellement du porc). Une fois l’an, à date fixe, ces paysans qui vivaient dans les différents mas de la vallée passaient ici pour apporter les redevances dues. Certains d’entre eux cultivaient les terrasses proches du château et habitaient (parmi d’autres corps de métiers) le village construit à ses pieds.
  • TOUR DE CANOURGUE
    TOUR DE CANOURGUE - © Pierre Lahoud
    Histoire et Culture

    Datation du site

    Les archives les plus anciennes mentionnant le château du Canourgue datent de 1219 (mais il est vraisemblablement plus ancien...). Pendant tout le XIIIe siècle, il est fief de Raymond d’Anduze puis de Raymond de Barre. Il passe ensuite sous l’autorité conjointe du roi de France et de l’évêque de Mende. Les fouilles archéologiques n’ont pas permis de dater l’époque exacte de sa construction mais permettent de situer celle de son abandon à la fin du XIVe siècle, ou au début du XVe siècle, datation reposant sur les fragments de vaisselle retrouvés (pichets et marmites en provenance de St-Quentin-La-Poterie, près d’Uzès).
  • Tour du Canourgue, commune de Molezon
    Tour du Canourgue, commune de Molezon - © Guy Grégoire
    Architecture et Village

    Tour du Canourgue

    Balise n° 6
    L'ensemble fortifié était bien plus grand que les vestiges ne le laissent supposer. Le sentier franchit d’abord le fossé de défense qui protégeait le château : c’est le seul côté où l’abrupt de l’escarpement rocheux ne suffit pas à défendre le site. La base du mur s’élève sur un rocher taillé, renforcé par un “fruit” (l’inclinaison) qui permettait en outre de faire rebondir vers les assaillants les projectiles lancés du haut de la tour. Les trous, régulièrement espacés, qui percent la maçonnerie, sont les supports de l’échafaudage utilisé lors de la construction. Les pierres ont été liées par un mortier à la chaux de bonne qualité incluant un granulat d’assez gros calibre.
  • Eau et Géologie

    Gourgue

    Balise n° 11
    Un bassin creusé dans le rocher permet de recueillir l’eau qui suinte des lames de schiste. Bien que modeste par son débit (à moins que celui-ci n’ait diminué par manque d’entretien), cette source constituait un appoint essentiel en eau dans ce milieu méditerranéen. Elle permettait d’irriguer les terrasses voisines et d’arroser le potager du hameau du Canourgue. Le terme de “gorgo” est employé en occitan pour désigner aussi bien un réservoir artificiel qu’un bassin naturel.
  • Montée dans les chênes verts
    Montée dans les chênes verts - nathalie.thomas
    Faune et Flore

    Le chêne vert ou châtaignier

    Dans la montée qui mène à la Tour du Canourgue, on remarque la nette dissymétrie des versants et sa répercussion sur la végétation et l'activité agricole. Sur le versant sud-ouest plus sec, rocheux et raide, le chêne vert domine. De l'autre côté de la vallée, une exposition nord-est plus fraîche et un profil de pente plus doux, s'accompagnant de sols plus profonds, favorisent le châtaignier.


Description

Après avoir passé un bois de chênes verts, le sentier permet de découvrir plusieurs panoramas qui s’ouvrent sur l’ensemble de la vallée Française. Il traverse ensuite les ruines d’un hameau et monte jusqu’au promontoire du donjon du Castrum de Canourgue (fin XIIe, début XIIIe). Après le fossé de défense, il chemine sur les traces des bâtiments disparus… À l'intérieur du donjon sont reproduits des plans et scènes imagés de la vie médiévale.

  • Départ : Sur la D 983 entre Barre-des-Cévennes et Pont-Ravagers (Molezon)
  • Arrivée : Sur la D 983 entre Barre-des-Cévennes et Pont-Ravagers (Molezon)
  • Communes traversées : Molezon

Profil altimétrique


Recommandations

Sentier escarpé avec passages glissants par temps pluvieux. Veillez à tenir les enfants par la main.

Le contournement de la tour est dangereux : après le point 10, un demi-tour est conseillé pour rejoindre le point 11.

Les randonnées équestre et à VTT ne sont pas autorisées ou adaptées sur les sentiers d'interprétation.

En coeur de parc
Le Parc national est un territoire naturel, ouvert à tous, mais soumis à une réglementation qu’il est utile de connaître pour préparer son séjour

Lieux de renseignement

Centre d'info Le Pompidou

La poste, 48400 Le Pompidou

cipnc@orange.fr04 66 60 31 26

Les relais d'information sont des partenaires du Parc national des Cévennes, qui ont pour mission l'information et la sensibilisation sur l'offre de découverte et d'animation ainsi que les règles à adopter en cœur de Parc. 

En savoir plus

Maison du tourisme et du Parc national, Florac

Place de l'ancienne gare, N106, 48400 Florac-trois-rivières

https://www.cevennes-gorges-du-tarn.cominfo@cevennes-parcnational.fr04 66 45 01 14
La Maison du tourisme et du Parc national des Cévennes est installée dans le bâtiment renové de l'ancienne gare en bordure de la N106. C'est un espace , d’accueil, d'information et de sensibilisation sur l'offre de découverte du territoire, ainsi que sur les règles à adopter en cœur de Parc, mutualisé entre les équipes de l'office de tourisme et du Parc.
Une expo interactive présente le Parc national des Cévennes et ses actions. 

Sur place :  Une boutique, librairie découverte et  produits siglés PNC.
Ouvert toute l'année (se renseigner sur les jours et horaires en saison hivernale).
En savoir plus

Accès routiers et parkings

D 993 entre Pont-Ravagers et Barre-des-Cévennes

Stationnement :

Parking de part et d'autres sur la D 983

Source

Parc national des Cévenneshttp://www.cevennes-parcnational.fr/