2. Du haut Tarn à la cité médiévale (étape 2)
Les 15 patrimoines à découvrir
- Histoire et Culture
Le pont
Enfin un pont sur le Tarn !
Au XIIIe siècle, les moines bénédictins de Sainte-Enimie édifièrent un pont en remplacement du gué ou peut-être d’une construction précaire. Sainte-Enimie fut ainsi reliée au causse Méjean où la communauté Bénédictine possédait des terres. Le commerce et les échanges avec le Bas-Languedoc (laine, tissage, vin) prirent un essor considérable. La bourgade s’imposa alors sur un grand axe de pèlerinage reliant le Puy-en-Velay à Aniane par Saint-Guilhem-le-Désert. Autant de ponts praticables avec des chars ou autres moyens de locomotion imposants étaient rares au Moyen Âge dans cette partie du Gévaudan. Ces moines étaient de véritables visionnaires, car aujourd’hui, ce pont est le seul accès au Méjean autorisé à partir des gorges du Tarn pour les bus et camions de plus 19 tonnes (D986 reliant Mende à Meyrueis). - Histoire et Culture
Les vestiges de l’abbaye
À la Révolution, le monastère est détruit, son mobilier ainsi que celui de l’église est brûlé. L’abbaye est désaffectée et sert de carrière. Ne subsiste alors que la chapelle Sainte-Madeleine, des vestiges des fortifications et le réfectoire des moines, baptisé « salle capitulaire ».
Entre 1908 et 1950 survient l’inscription du site des gorges du Tarn à l’inventaire des Monuments. Sur la commune de Sainte-Enimie, plusieurs édifices, dont les vestiges de l’abbaye, l’église et son mobiliers sont classés au titre des Monuments Historiques. Le monastère, en partie reconstruit, est devenu collège public. - Histoire et Culture
Sainte-Enimie
La vocation touristique du village médiéval de Sainte-Enimie semble remonter au temps où les pèlerins, renseignés par la population locale, se détournaient du chemin de Saint-Jacques de Compostelle pour prier sur le tombeau de Sainte Enimie. En 951, sous l’égide de l’évêque de Mende, les bénédictins provenant de l’abbaye de Saint-Chaffre-en-Velay rétablissent le vieux prieuré, fondé au VIe siècle par l’évêque Saint Lière. A partir du XIIe siècle, l’avenir de la bourgade repose bel et bien sur une légende que l’Église du Gévaudan a intelligemment cultivée et exploitée jusqu’à la graver dans l’inconscient collectif. Ainsi, les bénédictins de Sainte-Enimie réussiront à réanimer la foi, développer le commerce et enrichir le village. Ils mettront en place un pouvoir religieux qui gouvernera la région jusqu’à la Révolution française. - Agriculture et Elevage
Les terrasses
Les habitants ont métamorphosé les versants rocailleux en jardins suspendus, profitant de la moindre plate-forme. La terre y était apportée dans des paniers ou des sacs, à dos d’homme. Ils y plantaient leurs légumes, des arbres fruitiers (pêchers, noyers, amandier). L’amandier constituait jusqu’au début du XXe siècle « la grande ressource » permettant de tirer parti des terres trop pauvres.
La vigne, jusqu’en 1851, occupait 54 ha pour 850 habitants. Le vignoble s’accrochait sur les pentes inclinées à 45 degrés, d’où la pénibilité du travail. Le faible rendement, les maladies, la mécanisation, expliquent l’abandon de cette culture. La commune d’Ispagnac a initié le retour des vignes en 2003 avec l’installation d’un premier viticulteur, puis d'un deuxième en 2006 à Blajoux. - Faune et Flore
Le castor
Preuves de mon passage, un arbre taillé en forme de crayon, des morceaux d’écorces, des copeaux de bois, un amas de branches dans l’eau, des empreintes de pattes avant ou arrière dans le sable, je suis… je suis le castor d’Europe. Je vis à proximité de l’eau. Je suis surtout actif la nuit, parfois au lever du jour et à la tombée de la nuit, si je ne suis pas dérangé. Entre le Moyen Age (XIe siècle) et le XIXe siècle, nous avons connu une période difficile durant laquelle nous étions chassés par l’homme pour notre chair, notre fourrure et nos nuisances. Au début du XXe siècle, nous avions disparu de nombreuses régions de France. Aujourd’hui cela va mieux, nous sommes présents le long du Tarn. - Histoire et Culture
Domaine de Boissets
Le hameau de Boissets existait au XVIIIe siècle, mais l’encadrement de plusieurs fenêtres laisse imaginer que certains bâtiments ont été construits dès le XVe siècle. Il est formé d’un ensemble de six bâtiments, habitations, dépendances et bergeries à l’architecture typiquement caussenarde. La cour intérieure était fermée par des murs d’enceinte beaucoup plus haut qu’aujourd’hui. C’était un domaine agricole fortifié. Four à pain, citernes et aire à battre le grain complètent cet ensemble et démontrent que les habitants vivaient en autonomie. Il fut exploité jusqu’en 1960. - Architecture et Village
Tonnas et Nissoulogres
Aujourd’hui transformées en résidence secondaire ou principale, les maisons étaient autrefois d’anciennes « baraques » ou « jasse », bâties par les habitants des vallées. Ils y menaient leurs troupeaux d’ovins pendant les mois d’été et moissonnaient les céréales cultivées dans les dolines. Il fallait donc pour quelques semaines abriter hommes et troupeaux. - Agriculture et Elevage
Mas André
Les « mas » sont des domaines ou des petits hameaux. Actuellement, au Mas André, vivent deux familles d’éleveurs de brebis à viande (500 à 600 bêtes). À la sortie du hameau, un arrêt s’impose devant un ensemble de ruines, dégageant de superbes voûtes. Souvent de type « superposée », la voûte s’employait aussi bien pour faîter le grenier que pour couvrir la bergerie. L’absence de bois de charpente et d’eau, la peur des incendies, mais aussi l’abondance des pierres justifiait ce genre d’ouvrage. Enfin, une charpente ne supporterait pas la lourde toiture de lauzes calcaires (400 à 500 kg/m²). (P. Grime)
- Faune et Flore
Haies
Les haies (buis ou épineux), si utiles aux agriculteurs jusqu’au début du XXe s, jouent un rôle de protection vis-à-vis des cultures, de la flore et de la faune. Délimitant les parcelles, les haies sont des sites de nidification privilégiés pour de nombreuses espèces d’oiseaux nicheurs ou migrateurs. Elles sont aussi des postes d’affût, non seulement pour certains rapaces, tels que la buse, l’épervier, les busards, mais aussi pour des insectivores, comme le rougequeue à front blanc et la pie grièche. Quant aux baies à fruits de certains arbustes (prunellier, genévrier, églantier), elles transforment ces haies en véritables garde-manger pour oiseaux granivores : grive, serins gros-bec, bruant ortolan.
- Eau et Géologie
L'eau de Quézac
L'eau minérale de Quézac jaillit naturellement de la source Diva, à l'entrée du village, dans un environnement exceptionnel, naturellement protégé depuis des siècles. Cette eau au goût agréable, riche en sels minéraux et oligo-éléments, est également réputée pour son action bienfaisante sur l'estomac. La source vient en fait du mont Aigoual et met, selon des études scientifiques, de 30 à 40 ans pour rejaillir à Quézac, après s'être déposée dans les nappes et s'être chargée en gaz naturel (ce qui est rare en France).
- Architecture et Village
Le pont de Quézac
Il permet d'enjamber le Tarn et de rejoindre le village de Quézac situé sur la rive gauche. Vers 1350, le pape Urbain V décide de financer sa construction afin de faciliter l'accès des pèlerins à la collégiale Notre-Dame de Quézac. Sa construction s'achève au cours du XV° siècle. Son histoire est jalonnée de destructions partielles par les crues, de reconstructions plus ou moins solides. Il est classé monument historique le 27 août 1931.
- Histoire et Culture
Notre-dame de Quézac
La collégiale de Quézac, aujourd'hui église Notre-Dame, a été fortifiée au XIV° siècle à l'instigation du pape Urbain V. Le premier édifice aurait été construit en 1052 en l'honneur de Notre-Dame de Quézac. La légende raconte qu'un laboureur trouva une vierge noire en traçant un sillon. Il l'aurait alors ramenée dans l'église, mais elle disparut durant la nuit. Le lendemain on la trouva à nouveau dans le sillon, et l'on décida de construire un oratoire là où la Vierge l'avait décidé. C'est ainsi que de nombreux pèlerins en route pour Saint-Jacques-de- Compostelle ont afflué à Quézac. Un vitrail illustre aujourd'hui la dédicace de la collégiale à la vierge.
- Agriculture et Elevage
Les vignerons d’Ispagnac
En 2003, le savoyard Sylvain Gachet réintroduit les vignes à Ispagnac et Florac, sur six hectares de terrasses. Sur des terrains argilo-calcaires ou de schiste, il tente la réimplantation du Domaine de Gabalie. En 2006, Elisabeth Boyé et Bertrand Servières s’installent comme vignerons dans les Gorges du Tarn, toujours dans le cadre du projet de relance de la vigne sur ce site. Les ronces ou « bartas » qui ont envahi presque tous les terrains sont nettoyés. Les murs en pierre sèche sont reconstruits. Des amandiers, pêchers de vigne et cinq hectares de vignes sont replantés : le Domaine des Cabridelles voit le jour. Les vignerons partagent la même cave coopérative à Ispagnac, qui sert aussi de point de vente. Un petit arrêt s’impose pour déguster les vins (la cave viticole se situe au niveau du parking de l'école publique) - Architecture et Village
L’église d’Ispagnac
L’église Saint-Pierre d’Ispagnac est un des plus beaux exemples d’architecture romane en Gévaudan. Datant du XIIe siècle, elle est dédiée à Saint-Pierre et Saint-Paul. D’une architecture très sobre sur la façade extérieure, avec un portail simple à trois voussures en plein-cintre surmonté d’une rose qui éclaire la nef, l’ensemble paraît massif. Mais une fois à l’intérieur, vous découvrirez une architecture simple et aérée. Un son et lumière vous invite à la découverte. Afin d’apprécier au mieux cette architecture, il vous faut sortir de l’édifice et le contourner pour découvrir le chevet et le décor qui le compose. - Agriculture et Elevage
Jardin d'Ispagnac
Ispagnac est au carrefour du calcaire, du granite et du schiste. Irrigué par le Tarn, protégé des vents du nord et du nord-ouest, le vallon d'Ispagnac jouit d'un climat presque méridional qui lui a valu le surnom de "jardin de la Lozère". Un maraîcher et deux vignerons y sont installés.
Description
Depuis la rue principale, rejoindre la rue de la Combe.
1- Au niveau de l'hôtel Burlatis, prendre la rue de la Combe qui monte vers le haut du village sur 200 m. Prendre à droite la ruelle goudronnée au départ et continuer par le sentier qui monte au domaine des Boissets, balisé jaune (montée raide).Passer à gauche du domaine.
2 - À la route, prendre à droite sur 500 m, puis encore à droite. Suivre le balisage GRP Tour du causse de Sauveterre (jaune et rouge). Dépasser le hameau de Jouanas.
3 - Au niveau du hameau de Nissoulogres, prendre à droite le chemin en direction du bord du plateau.
4 - Quitter le chemin qui descend vers les gorges, suivre à gauche le sentier qui longe le bord du causse.
5 - Au croisement avec le chemin qui descend sur le Villaret, prendre à gauche vers le hameau de Tonnas et continuer sur la piste jusqu'au village du Mas André.
6 - Laisser la route sur la gauche, et prendre l'ancien chemin à gauche qui rejoint cette petite route au bout de 300 m.
7 - Continuer la petite route sur 300 m et prendre à droite le sentier qui descend vers le vallon d'Ispagnac.
8 - À la route, prendre à droite, puis à gauche direction Ispagnac. Après le pont prendre tout de suite à doite dans le village de Molines et descendre vers la rivière. Prendre à gauche le chemin le long du Tarn.
9 - Au pont de Quézac, continuer tout droit, longer le Tarn et retourner au village d'Ispagnac par le camping et la rue des Barrys.
- Départ : Sainte-Énimie
- Arrivée : Ispagnac
- Communes traversées : Gorges-du-Tarn-Causses et Ispagnac
Profil altimétrique
Recommandations
Attention aux fortes chaleurs sur le causse, qui est très peu ombragé
Adaptez votre équipement aux conditions météo du jour. N'oubliez pas que le temps change vite en montagne. Pensez à emporter de l'eau en quantité suffisante, de bonnes chaussures et un chapeau. Refermez bien les clôtures et les portillons.
Transport
Ligne de Bus "Florac Ste-Enimie Le Rozier", juillet et août tous les jours
https://lio.laregion.fr/IMG/pdf/oc-1903-fhbus-48-258-3v_bd_04_.pdf
Accès routiers et parkings
Stationnement :